CRIMINEL, film de VIKTOR DEMENT

Echanges entre le public et le réalisateur du vendredi 4 mars 2016

 

PUBLIC

Merci beaucoup pour ce film fantastique ! Pourquoi donner un titre aussi idiot à un film aussi beau !

VIKTOR DEMENT

L’appellation russe est La trouvaille. Il s’agit d’une trouvaille particulière, autre que celle d’un être humain. Même en Russie le titre passe difficilement car une ville porte le même nom et cela pose un problème. Ce long métrage est l’adaptation à l’écran d’un ouvrage de Vladimir Tendriakov, et le choix du titre français a été dicté par une idée connue des seuls distributeurs français ! Cela a été fait pour attirer le public. Ce n’est pas la première fois que le public est étonné de ce choix. Pour moi la chose positive est que je me rends compte que vous avez compris le film !

PUBLIC

Les chants sont magnifiques. D’où viennent-ils ?

VIKTOR DEMENT

Ce sont des chansons populaires russes. Je les ai entendues par hasard. Nous avons en Russie beaucoup d’interprètes de chants traditionnels.

Malheureusement, il n’y a pas beaucoup de public pour ce genre de musique. L’interprète, auteure de la première chanson, ne nous croyait pas lorsque nous lui avons annoncé que nous la prenions pour le film.

PUBLIC

Très beau film, et vous y avez conservé tout ce qui était arrivé à cet homme. Merci.

VIKTOR DEMENT

Au début, je voulais raconter une histoire. Cet homme se découvre petit à petit. La façon dont l’histoire est racontée nous aide à suivre le chemin emprunté. Au début, nous le détestons et ensuite nous le comprenons.

PUBLIC

Pourquoi le film a-t-il été tourné en Finlande et non en Russie ?

VIKTOR DEMENT

La première partie a été tournée dans le Nord de la Russie près du lac Onega et la seconde en Finlande. Nous avons passé la frontière parce qu’à un moment donné, il n’y avait pas assez de neige côté russe. Mais les passages où les protagonistes ont de la neige jusqu’à la taille se passent en Russie.

PUBLIC

Avez-vous entretenu des rapports particuliers avec ce type de paysages ?

VIKTOR DEMENT

Lorsque nous nous trouvons sur ce territoire, nous réalisons que nous sommes tout petits et que la nature est immense. La nuit précédant le tournage, nous avons eu une tempête sur le lac et cela a engendré une panne d’électricité. Impossible de recharger les caméras, nous ne pouvions plus rien faire.

Une simple panne d’électricité suffit à désorganiser toute une équipe ! Et avec tout ça, certains êtres humains pensent qu’ils sont plus grands que la nature… C’est peut-être pour cette raison que l’Homme se montre dur et parfois cruel avec les autres, alors qu’il devrait se comporter correctement.

PUBLIC

Je suis bulgare et je voulais vous dire que je trouve votre film beau et très réel.

PUBLIC

Comment avez-vous géré le bébé pendant le tournage ?

VIKTOR DEMENT

C’était un vrai bébé. Les scènes les plus dures ne sont pas celles tournées à l’extérieur, mais celles en studio. Lorsque vous avez un petit enfant sur un plateau de tournage, tout le monde s’arrête de travailler pour s’en occuper ! Je pense que ses parents n’étaient pas inquiets !

Les gros plans avec l’enfant se sont déroulés dans une serre et la scène où le bébé tombe dans l’eau… a été tournée avec une poupée !

 

Propos  recueillis par Laurence Guillemin